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L’association de consommateurs publie ce mardi 27 novembre une étude sur « l’impact économique désastreux » du chauffage électrique, qui rend d’autant plus urgente la transition énergétique, et la rénovation thermique du parc de logements.

8 millions de ménages, soit 30% de la population, sont chauffés à l’électricité, ce qui constitue en soi une spécificité française. Ajouté au fait que ce mode de chauffage concerne une majorité de logements mal isolés construits avant 1975, ce poids important du chauffage électrique rend la consommation française d’électricité très sensible aux variations de températures. Ainsi, en hiver, un degré de moins entraîne un surplus de consommation de 2.300 mégawatts (MW).

Un système de production et de distribution surdimensionné

En l’absence de solution de stockage, pour pouvoir absorber ces points de consommation qui ne se produisent que quelques heures par an, c’est l’ensemble du système qui est surdimensionné (deux fois trop selon UFC-Que Choisir), en termes de production (nucléaire ou d’origine fossile) comme de distribution, accuse l’association. Et le surcoût correspondant à ce surdimensionnement est absorbé par l’ensemble des consommateurs, pas uniquement ceux qui se chauffent à l’électricité. Au contraire, ces derniers bénéficient, selon UFC-Que Choisir, d’un abonnement ramené au kWh moins onéreux que leurs compatriotes qui ont opté pour d’autres modes de chauffage.

Bientôt des tarifs différents selon les modes de chauffage ?

Mais la loi sur la Nouvelle Organisation des Marchés de l’Electricité (NOME) adoptée fin 2010, prévoit que d’ici à 2015 les tarifs réglementés de l’énergie puissent être fixés de façon à inciter les consommateurs à réduire leur consommation pendant les périodes où la consommation globale est la plus élevée. Autrement dit, la structure des tarifs de l’électricité pourrait tenir compte du mode de chauffage.

D’après les calculs de l’association, si les surcoûts liés au chauffage électrique étaient intégralement payé par ses utilisateurs, ces dernier pourraient payer de 12% à 80% (en tenant compte du coût de renouvellement des capacités de production) de plus que pour les autres modes de chauffage.
Ce qui fait dire à son président Alain Bazot qu’il s’agit là d’une «grenade dégoupillée qui va faire exploser la facture des ménages utilisant un chauffage électrique».

Favoriser la rénovation thermique des logements

UFC-Que Choisir préconise tout un arsenal de mesures pour favoriser la rénovation thermique des logements les plus mal isolés et occupés par les ménages les plus précaires, tels qu’un système de bonus/malus sur la taxe foncière en fonction du type de travaux réalisés, ou encore un dispositif de tiers investisseurs pour accompagner les ménages aux capacités d’investissements limitées. Déjà 9 millions de Français sont en situation de précarité énergétique, et consacrent plus de 10% de leur budget à leur facture d’énergie. Et cela ne peut que s’aggraver alors qu’une étude du Sénat nous promet des hausses de 50% du prix de l’électricité d’ici à 2020.

Source : La Tribune